En 2025, la filière de la pomme de terre en France se distingue par son dynamisme et son engagement profond dans la lutte contre le changement climatique. Fort d’un travail collaboratif mené pendant un an et demi, ce secteur vital pour l’agriculture française trace aujourd’hui une feuille de route ambitieuse afin de réduire ses émissions carbone de 17 % d’ici 2030. Ce projet collectif, orchestré par le CNIPT et le GIPT, mobilise l’ensemble des acteurs, de la production à la distribution, en intégrant les enjeux environnementaux dans chaque maillon de la chaîne. La pomme de terre, souvent perçue simplement comme un légume de base, devient ainsi l’emblème d’une transition écologique réfléchie et pragmatique, conjuguant agriculture durable, innovation et responsabilité sociale.
Cette démarche s’inscrit dans un contexte où l’impact global de la filière, à hauteur de 294 kg de CO2 équivalent par tonne produite, nécessite des efforts ciblés. Face à des défis comme l’expansion des surfaces cultivées, l’augmentation de la production nationale et la nécessité de limiter l’impact environnemental des conditionnements et transports, la filière déploie 44 leviers d’action concrets et quantifiés. Cette mobilisation exemplaire témoigne d’une prise de conscience accrue et d’une volonté de conjuguer performance économique et respect de l’environnement. Pour les acteurs et consommateurs, c’est aussi une réponse forte aux attentes sociétales pour une alimentation plus saine et durable.
Outre cet engagement pour la décarbonation, la campagne 2025/2026 représente une étape cruciale : avec une augmentation des surfaces cultivées de 25 % en deux ans et une production nationale historique de plus de 8,5 millions de tonnes, cette saison est le miroir des enjeux à venir. La filière doit concilier cette croissance avec une stabilisation des rendements, dans un contexte climatique incertain et des réglementations environnementales renforcées. C’est pourquoi la feuille de route présente aussi une dimension prospective, intégrant un équilibre entre expansion, innovation et protection des ressources naturelles.
Ces grandes orientations se traduisent également dans la répartition des efforts entre les différentes phases : la production agricole, le conditionnement, le stockage et le transport. Comprendre leur poids respectif dans les émissions permet aux professionnels d’optimiser leurs processus et d’initier des actions ciblées, en phase avec les exigences actuelles. Le parcours de la pomme de terre, de la terre à l’assiette, devient ainsi un modèle à suivre pour d’autres filières agricoles.
Ce panorama approfondi illustre comment la filière pomme de terre, par son engagement environnemental exemplaire, sa capacité d’adaptation et son attention au long terme, participe activement à un avenir agricole plus responsable, respectueux du climat et porteur d’opportunités économiques durables.
Points clés à retenir :
- 🌱 La filière dynamique de la pomme de terre vise une diminution de 17 % de ses émissions carbone d’ici 2030.
- 🚜 Une agriculture durable au cœur des stratégies, avec 44 leviers d’action identifiés et quantifiés.
- 📈 Une campagne 2025/2026 record : +25 % de surfaces cultivées et plus de 8,5 millions de tonnes produites.
- 📊 Le conditionnement représente 35 % des émissions, suivi de la production agricole (30 %), du transport (25 %) et du stockage (11 %).
- 🌍 Collaboration large et concertée du CNIPT et du GIPT, appuyée par AgroSolutions, pour une transition écologique ambitieuse.
Une filière pomme de terre engagée pour la réduction des émissions carbone et l’agriculture durable
La filière de la pomme de terre en France s’impose comme un exemple de mobilisation sincère et innovante face à l’urgence climatique. En réponse aux exigences croissantes de la société et des réglementations, les acteurs du secteur, des producteurs jusqu’aux distributeurs, ont initié un projet inédit visant une réduction de 17 % des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030. Ce plan d’action s’appuie sur une analyse précise des sources d’émissions, qui se répartissent entre la production, le conditionnement, le stockage et le transport.
Les données indiquent que le conditionnement constitue la part la plus importante, avec 35 % des émissions totales. Cela s’explique en grande partie par les emballages et les procédés liés à la manutention, où des efforts sont entrepris pour réduire l’usage de plastiques à usage unique et adopter des matériaux recyclables ou réutilisables. À côté, la production agricole représente 30 % des émissions. Ici, les agriculteurs explorent des techniques agricoles durables comme la rotation des cultures, une gestion optimisée des intrants, et l’utilisation d’énergies renouvelables pour les équipements.
Par ailleurs, le transport global s’arroge 25 % des émissions liées à la filière, un poste sur lequel les initiatives incluent un recours renforcé aux filières courtes, à la logistique verte, et à l’optimisation des trajets. Enfin, le stockage, bien qu’à l’origine de 11 % des émissions, fait l’objet d’actions innovantes en termes d’isolation des entrepôts et d’amélioration des systèmes de refroidissement.
Le plan de décarbonation est piloté conjointement par le CNIPT et le GIPT, sous l’expertise d’AgroSolutions, leader du conseil agroenvironnemental. Ce partenariat interprofessionnel est une force qui garantit une vision globale et cohérente pour une transition écologique réussie.
Cette dynamique collective se traduit aussi par l’identification et la quantification de 44 leviers d’action qui couvrent des innovations techniques, des changements organisationnels, ainsi que des pratiques agricoles plus vertueuses. Par exemple, les agriculteurs adoptent de nouvelles semences à haut rendement résistant aux stress climatiques, limitant ainsi l’utilisation de produits phytosanitaires. Du côté industriel, le développement d’emballages compostables répond à une demande croissante des consommateurs sensibilisés à l’environnement.
Au-delà de la réduction des émissions, cette démarche favorise une performance économique durable, en réduisant aussi la dépendance aux énergies fossiles et en optimisant les coûts liés à l’énergie et à la matière première. La filière pomme de terre confirme ainsi que la lutte contre le changement climatique est compatible avec sa vitalité économique, offrant un modèle inspirant pour d’autres secteurs agricoles.
Exemples concrets d’actions innovantes dans la filière
Au cœur des initiatives, la promotion de techniques culturales durables comme la fertilisation organique, la réduction du travail du sol et l’irrigation raisonnée permettent de limiter l’empreinte carbone dès la phase de production. Certaines exploitations testent aussi des capteurs intelligents et l’agriculture de précision pour ajuster en temps réel les besoins des plantes.
Dans l’industrie, des efforts sont faits pour optimiser le fonctionnement des chambres froides, grâce à la modernisation des systèmes de stockage avec des équipements moins énergivores. La révision des circuits logistiques favorise une diminution significative de kilomètres parcourus, limitant les émissions liées au transport.
Enfin, la collaboration au sein du Comité Interprofessionnel de la Pomme de Terre facilite la harmonisation des pratiques et la diffusion rapide des innovations à l’échelle nationale, renforçant ainsi l’impact global.
Campagne 2025/2026 : une production record et ses implications climatiques
La récolte 2025-2026 marque un tournant avec des chiffres impressionnants. Selon les estimations de l’UNPT et du CNIPT, la surface consacrée à la production de pommes de terre atteint près de 197 338 hectares, ce qui représente une hausse de 25 % en seulement deux ans. Ce développement spectaculaire se traduit par une production nationale historique de plus de 8,5 millions de tonnes, soit une augmentation de près de 14,7 % par rapport à l’année précédente.
Cette croissance repose principalement sur l’extension des surfaces cultivées, car les rendements se maintiennent stables à environ 43,5 t/ha dans les principaux bassins de production. Cette stagnation souligne le défi de l’adaptation agronomique face à des conditions climatiques de plus en plus variables et complexes.
Cette augmentation a un double effet : d’une part, elle répond à la demande industrielle croissante ; d’autre part, elle exerce une pression économique sur le marché, provoquant une forte concurrence tant en France qu’en Europe. Dans ce contexte, la filière doit trouver un équilibre entre expansion et durabilité, évitant que la croissance ne soit au détriment de la qualité environnementale.
Cette campagne record incite à une réflexion approfondie sur les stratégies à long terme, notamment pour faire face à la volatilité des marchés et aux contraintes climatiques. La mise en œuvre de la feuille de route pour la réduction des émissions devient ainsi essentielle pour que la filière puisse conjuguer volume, qualité et engagement environnemental.
Le tableau ci-dessous synthétise les principaux paramètres de la campagne 2025/2026 :
| 🌿 Indicateurs clés | 📊 Valeurs 2025/2026 | 📈 Évolution depuis 2023 |
|---|---|---|
| Superficie cultivée (hectares) | 197 338 | + 25 % |
| Production nationale (tonnes) | 8 581 205 | + 14,7 % |
| Rendement moyen (tonnes/hectare) | 43,5 | Stable |
| Pression économique sur marchés | Renforcée | Grossissante |
Il est donc crucial que la filière renforce les pratiques agricoles durables pour maîtriser son impact environnemental malgré la croissance soutenue de la production. Les choix stratégiques faits aujourd’hui influenceront durablement la trajectoire à moyen et long terme. Pour mieux saisir ces enjeux, retrouvez une analyse approfondie dans une étude dédiée à la décarbonation de la filière.
Stratégies et leviers mobilisés pour une transition écologique réussie dans la filière pomme de terre
Pour réussir sa transition écologique, la filière pomme de terre s’appuie sur une palette d’actions concrètes et mesurables. Les 44 leviers recensés couvrent toutes les phases de la production, depuis l’insertion de pratiques agricoles respectueuses de l’environnement jusqu’à la logistique durable. Cette diversité d’actions reflète une approche systémique indispensable à une réduction significative des émissions carbone.
Les leviers principaux incluent :
- 🌾 Optimisation de l’usage des intrants, notamment l’engrais et les produits phytosanitaires.
- 💡 Adoption de technologies d’agriculture de précision pour piloter les besoins en temps réel.
- ♻️ Réduction et substitution des emballages plastiques par des matériaux recyclables ou compostables.
- 🚚 Mise en œuvre de logistique verte et rapprochement des marchés pour diminuer les distances de transport.
- 🌬️ Amélioration des systèmes de stockage et de refroidissement pour minimiser la consommation énergétique.
- 🌞 Intégration croissante des énergies renouvelables dans les exploitations et infrastructures.
Ce vaste éventail d’actions est rendu possible grâce à l’implication conjointe du CNIPT et du GIPT, qui fédèrent producteurs, transformateurs et distributeurs dans une démarche collective ambitieuse. Ce cadre collaboratif permet des échanges d’expériences, des formations ciblées et la diffusion rapide des innovations.
Par exemple, dans la région Hauts-de-France, plusieurs exploitations pilotes ont adopté des semences résistantes au mildiou et optimisé leur gestion de l’eau, réduisant ainsi fortement leur usage d’intrants chimiques. De même, les ateliers industriels expérimentent des emballages à base de matériaux biosourcés, qui conjuguent durabilité et sécurité sanitaire.
L’intégration de ces leviers n’est pas qu’une démarche environnementale, elle est aussi une réponse à la demande croissante de produits responsables par les consommateurs. Elle valorise la filière auprès des circuits de distribution sensibles à l’écologie. Pour mieux comprendre ces stratégies, consultez le travail de prospective élaboré pour la filière de 2040-45, qui explore les scénarios d’évolution possibles.
Les freins et opportunités dans l’adoption des nouvelles pratiques
Si les leviers sont nombreux, leur adoption rencontre parfois des obstacles liés à des contraintes économiques, techniques ou réglementaires. Le coût initial des innovations, la formation des agriculteurs ou encore les exigences normatives sont autant de facteurs à prendre en compte.
Cependant, les bénéfices à moyen terme, en termes de réduction de coûts énergétiques, de meilleure image auprès des consommateurs et de conformité aux normes environnementales, favorisent un changement progressif. Plusieurs dispositifs d’accompagnement et de financement public facilitent aujourd’hui cette transition, incitant les acteurs à franchir le pas.
La concertation entre acteurs, pilotée par le CNIPT, joue aussi un rôle clé dans la résolution des problématiques techniques et dans l’harmonisation des pratiques. L’enjeu est de créer une dynamique durable qui dépasse les simples obligations réglementaires pour devenir un levier de compétitivité et d’innovation.
Impact de la transition écologique sur les marchés et la consommation de la pomme de terre
La volonté affirmée de la filière de réduire ses émissions carbone influe de manière palpable sur les marchés et les habitudes de consommation. En renforçant les pratiques durables, la filière améliore la qualité du produit, ce qui est reconnu par un nombre croissant de consommateurs qui privilégient aujourd’hui des aliments à faible impact environnemental.
Cette tendance se traduit par une demande accrue pour des pommes de terre issues d’une agriculture durable, provenant de filières transparentes et responsables. Parallèlement, la pression économique, liée à la production record de 2025/2026, pousse les industriels à optimiser leurs procédés pour rester compétitifs tout en respectant les objectifs environnementaux.
Les efforts collectifs ont aussi permis d’ouvrir de nouveaux débouchés, notamment à l’exportation, grâce à la valorisation d’un produit français respectueux de l’environnement. Parmi les initiatives remarquables, citons la mise en avant d’étiquettes de durabilité qui valorisent les pratiques de terrain, ainsi que les campagnes de sensibilisation auprès des distributeurs et des consommateurs.
Le tableau suivant illustre l’évolution de la perception et des attentes des consommateurs en matière de produits durables :
| 🛒 Critères de consommation | 📅 Situation en 2020 | 📅 Tendances en 2025 |
|---|---|---|
| Préférence pour produits locaux | 63 % | 82 % |
| Sensibilité à l’empreinte carbone | 45 % | 74 % |
| Recherche d’emballages recyclables | 38 % | 68 % |
| Priorité à l’agriculture durable | 50 % | 79 % |
Cette évolution montre clairement que les pratiques engagées dans la décarbonation ne sont plus un simple argument marketing, mais une véritable exigence des consommateurs, orientant le marché vers des productions plus responsables. Cela confère à la filière pomme de terre une position stratégique dans l’agriculture française.
Les innovations technologiques au service de la décarbonation de la filière pomme de terre
L’innovation occupe une place centrale dans le projet de décarbonation de la filière pomme de terre. Elle permet de conjuguer performance économique et respect de l’environnement en offrant des solutions adaptées aux diverses étapes de la production et de la commercialisation. De la sélection variétale aux procédés de conditionnement en passant par les systèmes de stockage, chaque avancée contribue à réduire l’empreinte carbone.
Des semences améliorées, plus résistantes aux parasites et aux aléas climatiques, réduisent la dépendance aux intrants chimiques et donc les émissions associées. Par ailleurs, les systèmes d’irrigation intelligents, pilotés par des capteurs, optimisent la consommation d’eau et d’énergie. Cette agriculture de précision limite le gaspillage et les impacts environnementaux.
Sur le plan industriel, la modernisation des chaînes de conditionnement inclut le recours à des machines moins énergivores et des emballages innovants, souvent biosourcés ou recyclables. Le développement de solutions logistiques verte, comme l’électrification des flottes de transport ou la mutualisation des acheminements, joue un rôle important dans la diminution des émissions liées au transport.
Ces innovations sont soutenues par des partenariats entre instituts de recherche, entreprises agroalimentaires et organisations agricoles. Ces collaborations facilitent le transfert technologique et accélèrent la mise en œuvre des solutions décarbonées.
La liste ci-dessous recense les innovations les plus marquantes en 2025 :
- 🌱 Sélection de variétés résistantes aux maladies et au stress climatique
- 💧 Systèmes d’irrigation pilotés par l’intelligence artificielle
- 🤖 Automatisation et optimisation énergétique des lignes de conditionnement
- 📦 Emballages biosourcés et compostables
- 🚛 Logistique électrique et optimisation des tournées
- 🔋 Utilisation d’énergies renouvelables sur les sites de production et stockage
Le succès de ces innovations repose également sur l’acceptation de l’ensemble de la chaîne professionnelle et des consommateurs, qui sont aujourd’hui plus sensibles aux enjeux climatiques. Pour en savoir plus sur les perspectives et les défis technologiques, la lecture des études de prospective est recommandée.
Quel est l’objectif principal de la filière pomme de terre en matière d’émissions carbone ?
La filière vise une réduction de 17 % de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, grâce à une série d’actions ciblées depuis la production jusqu’au conditionnement.
Quels sont les principaux postes responsables des émissions dans la filière ?
Les émissions sont principalement réparties entre le conditionnement (35 %), la production agricole (30 %), le transport (25 %) et le stockage (11 %).
Comment la filière encourage-t-elle l’adoption des pratiques durables ?
Le CNIPT et le GIPT pilotent une démarche collaborative qui identifie 44 leviers d’action et propose des formations, outils et partenariats pour accompagner les acteurs.
Quel est l’impact de la campagne 2025/2026 sur la stratégie environnementale ?
La production record due à l’augmentation des surfaces cultivées pose un défi : maintenir des rendements stables tout en réduisant l’empreinte carbone, nécessitant une optimisation des pratiques.
Quelles innovations technologiques contribuent à la décarbonation ?
Les innovations incluent des variétés résistantes, l’irrigation intelligente, des machines économes en énergie, des emballages recyclables, et la logistique verte.